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Page:Bertrand - Sanguis martyrum, 1918.djvu/187

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QUATRIÈME PARTIE

I

LE JEU DE PSYCHÉ

Ni l’option Victor ni les Asturiens qu’il commandait ne se souciaient de retourner directement à Lambèse, où les attendaient les corvées et la discipline inhumaine du camp. Au besoin, on inventerait quelque prétexte pour allonger les étapes et retarder le plus possible la rentrée au quartier. Déjà, le lieutenant soutenait qu’on avait plus de chances de découvrir le gynécée de Sidifann dans quelque gourbi, au fond d’une palmeraie prochaine, que dans les régions inhospitalières du Sud. Il annonça son intention de camper à Mésar-filia, malgré l’avis contraire de Cécilius, qui, dans sa hâte de voir le légat, aurait voulu qu’on couchât, ce même soir, aux Bains d’Hercule :

« À quoi bon ? lui dit Victor. Macrinius ne reviendra pas de la chasse avant cinq ou six jours. Ces grandes battues durent au moins une semaine. Es-tu tellement pressé de retrouver le mauvais grabat de ton auberge ?… »

L’escadron traîna si bien, chemin faisant, qu’on ne put atteindre, avant la nuit, l’étape projetée. Comme le soleil commençait à décliner, on s’arrêta à la Fontaine des Gazelles, — nom qui désignait un petit bouquet de pal-