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Page:Bertrand - Sanguis martyrum, 1918.djvu/303

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commence à espérer en la justice et en la pitié de Celui qui l’a faite…


Cette scène désolante avait atterré Cécilius. Il était retombé dans sa torpeur coutumière lorsque, le lendemain ou le surlendemain, comme il gisait couché à plat ventre dans une tranchée de mine, il entendit, par l’étroite ouverture qui débouchait sur la galerie, une conversation rapide entre le surveillant Pamphile et un contremaître de passage. L’inconnu disait :

« Mappalicus ?… Il est en ce moment au chantier d’Hermotime… Oui, on vient de rouvrir ce chantier abandonné. Il paraît qu’on a découvert un nouveau filon. »

Ces quelques mots, surpris par hasard, suffirent à lui rendre cœur pour quelque temps. Sans doute il ne savait pas comment s’y prendre pour joindre Mappalicus, ni par quel chemin gagner le chantier d’Hermotime. Mais un instinct invincible lui faisait croire qu’il retrouverait cet homme : c’était une chose certaine. Le jour suivant, il lui sembla même le reconnaître à travers le soupirail de la tranchée, où, parmi les écroulements continuels de gravats et la poussière épaisse, il entassait des blocs… Sûrement c’était lui, Mappalicus, avec son tablier de cuir, son chapeau bourré d’étoupes, sa petite lampe de cuivre fixée au bord, contre son front. Il avançait à une vive allure, comme de coutume. C’était bien son dos voûté de grand paysan, ses longues jambes, son visage de rustre mal dégrossi… Quoiqu’il risquât un châtiment sévère, Cécilius se précipita vers l’ouverture étroite, en se glissant péniblement dans le boyau et il cria de toutes ses forces :

« Mappalicus ! Mappalicus ! »

Mais quand il parvint à dégager complètement son corps, l’individu ou le fantôme qu’il avait cru voir venait de disparaître dans les ténèbres de la galerie.

Cette déception le désespéra encore une fois. Mainte-