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Page:Bessette - Le débutant, 1914.djvu/105

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le débutant

reçu en audience, ils furent admis dans le cabinet de travail de l’homme du jour.

L’honorable Vaillant les reçut avec beaucoup d’amabi­lité et les engagea à lui exposer leurs griefs. Après les avoir écoutés atten­tivement, il fit remarquer à Jacques et à son jeune ami, que ce n’était pas de sa faute s’ils avaient voulu se fourrer dans cette galère. Mais, puis­qu’ils y étaient maintenant, ils devaient patienter, attendre l’occa­sion favorable pour se faire connaître, se créer une situation meilleure. Les temps changent, les hommes disparaissent, d’autres les remplacent, il faut se tenir prêt à profiter de l’heure propice, qui se présente… et passe pour bien des gens, sans qu’ils aient eu même le soupçon que durant cette heure ils étaient les maîtres de leur destinée. Tout de même, il verrait Marcel Lebon, les gros bonnets du Populiste et userait de toute son influence auprès d’eux, en leur faveur.

Au moment où les deux amis allaient prendre congé du ministre des Terres, après l’avoir remercié de l’intérêt qu’il avait bien voulu leur témoigner, l’honorable Vaillant les retint encore un instant et leur dit :

— Mes jeunes amis, si j’étais à votre place, je me lancerais dans la politique. Vous avez de l’énergie, de l’enthousiasme, la plume et la parole faciles, en un mot tout ce qu’il faut pour vous élever au-dessus des

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