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Page:Bessette - Le débutant, 1914.djvu/147

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le débutant

tourbillonnant, lorsqu’ils rencontrèrent Luc Daunais, le reporter de la police au Populiste, et André Pichette, le reporter du sport. Les deux rédacteurs du Flambeau avaient toujours conservé d’excellentes relations avec ces deux braves garçons, un peu maniaques, mais gentils et obligeants pour leurs confrères. Luc Daunais s’empressa de leur raconter ce qui venait de se passer à la réunion des Paladins de la Province de Québec, où il avait été envoyé par Jean-Baptiste Latrimouille, pour représenter Le Populiste. André Pichette, qui l’accompagnait par désœuvrement, confirma les paroles de son compagnon. Le reporter de la police s’offrit de prévenir l’autorité municipale de la manifestation que l’on préparait pour le lendemain, tandis que le reporter du sport, toujours orgueilleux de sa force peu commune, se mit à la disposition de ses anciens camarades dans le cas où ils voudraient jouir du spectacle de le voir écrabouiller, à coups de poing, quelques douzaines de Paladins.

Jacques Vaillant et Paul Mirot déclinèrent en plaisantant ces offres confraternelles, ne prenant pas la chose au sérieux. Mais les femmes furent moins optimistes. Et le lundi, malgré le dégel rendant les rues malpropres et glissantes, Flora et Simone se rendirent de bonne heure au Flambeau, d’où il fut impossible de les déloger.

Le directeur du Flambeau était parti le samedi soir pour Québec, où l’appelait une affaire pressante, et les deux jeunes gens se trouvaient seuls pour faire face à une situation qui pouvait entraîner de graves conséquences. Dans la matinée et jusque vers les trois heures de l’après-midi, tout se passa comme à l’ordinaire. Les femmes mêmes commençaient à être tout-à-fait rassurées, lorsqu’une clameur menaçante, se rapprochant de plus en plus, mit tout le monde sur pied.

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