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Page:Bessette - Le débutant, 1914.djvu/183

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le débutant

gence du commerce, se créer une vieillesse heureuse, tout en rêvant de consacrer ses loisirs au bien du pays. Puis il loua le savoir et le talent de celui qui lui avait succédé, pour peu de temps, au ministère. On fondait sur lui de belles espérances. Malheureusement, cet homme orgueilleux et sans doute dominé par des influences néfastes, dans son désir de monter plus haut, de jouer le rôle de dictateur, avait trahi ses compatriotes pour s’attirer les bonnes grâces des Anglais. Il s’était même attaqué à nos saints évêques, à nos admirables institutions religieuses, aux bonnes sœurs, aux doux frères et aux dignes prêtres de nos communautés enseignantes et de nos collèges qui se dévouent pour l’éducation de la jeunesse canadienne-française et catholique. Cet homme, à la Chambre, dans les réunions publiques et dans son journal Le Flambeau, d’exécrable mémoire, avait poussé l’audace jusqu’à réclamer plus d’anglais et moins de latin dans nos maisons d’éducation. C’était là un crime abominable. Ce renégat de sa race ne méritait pas d’être le mandataire des braves gens du comté de Bellemarie, fidèles aux traditions de foi de leurs ancêtres, fiers d’être canadiens-français et catholiques, de faire partie de cette nationalité à part dans le Dominion du Canada, faisant l’admiration de l’univers entier par sa supériorité intellectuelle et morale. C’est en nous laissant guider aveuglément par notre incomparable clergé, dit-il, c’est en conservant les vieilles coutumes de nos ancêtres, tout en fermant l’oreille aux suggestions dangereuses des esprits progressistes, que nous conserverons cette vertu nationale, enviée de tous les peuples de la terre. Et surtout, pas de pacte avec l’Anglais protestant, franc-maçon, ennemi juré de Notre Saint Père le Pape. Les Anglais ne seraient rien sans nous, dans ce pays ; c’est nous qui

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