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le débutant

il avait dû épuiser sa bourse à se payer un nombre considérable de petits verres de whisky-citron. Un de plus ne lui ferait pas de tort.

Vaillant lui fit servir un whisky-citron. Puis, il dit à Mirot :

— Maintenant, filons. Mais Solyme Lafarce, au moment où le jeune homme allait suivre son compagnon, s’accrocha à lui et le tirant à l’écart :

— Vous n’auriez pas dix sous à me prêter ? J’ai une faim de canayen et un plat de pork and beans ferait bien mon affaire.

— Les voici.

— Vous êtes blood, et je vais vous montrer que je sais reconnaître les amis.

En même temps, il sortait de sa poche une photographie qu’il lui mit sous les yeux :

— C’est le portrait de May, ma bonne amie. Elle demeure rue Lagauchetière. Vous n’aurez qu’à dire que c’est moi qui vous envoie et vous serez reçu à bras ouverts.

Sur la photographie, May s’exhibait dans un costume et dans une attitude qui racontaient toute son histoire.

Lorsqu’il eut rejoint son compagnon, dans la rue, pendant que Lafarce buvait les dix sous qu’il lui avait donnés, Paul Mirot s’écria, indigné :

— Est-il possible qu’un individu dont on utilise

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