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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/15

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pour auxiliaires. Leur importance politique ne fut plus la même, lorsqu’elles n’eurent plus qu’une seule puissance européenne pour voisine, et qu’elles se virent environnées, et comme bloquées par ses possessions et ses lignes de fortifications. La chaîne des postes fortifiés que les Anglais occupaient alors autour des Sauvages de l’Ouest, se composait des forts Frontenac et Niagara, aux deux extrémités du lac Ontario ; de Buffalo, de la Presqu’île, de Sandoské, ou Sandusky, au midi du lac Érié ; du Détroit et des Miamis, vers l’extrémité occidentale du même lac ; de Michillimakinac et de la Baie Verte, autour du lac Michigan, sans parler de ceux qu’ils avaient sur l’Ohio, l’Ouabache et l’Illinois.

Les peuples chez lesquels ces différents postes étaient répartis, s’étant vus tout-à-coup privés de l’appui d’une puissance qui avait été leur protectrice, avaient conçu de vives alarmes pour leur existence ; ils regardaient ces forteresses comme les berceaux d’autant de colonies nouvelles, et ils croyaient avoir lieu de craindre d’être finalement dépouillés de leurs territoires. Ils cherchèrent donc à s’unir entre eux, et à prévenir par une attaque imprévue et simultanée, les périls dont ils se croyaient menacés. Peut-être aussi croyaient-ils leur aide nécessaire pour ramener les Français, leurs amis, dans leur voisinage.

Quoiqu’il en soit, les opérations de la guerre furent distribuées entre toutes les tribus, et les forts que les Anglais venaient d’occuper, sur les frontières de leur nouveau territoire, furent assaillis à l’improviste par les Sauvages les plus voisins. Ceux de ces forts qui n’avaient que de faibles garnisons, ou qui étaient mal approvisionnés, tombèrent en leur pouvoir.

En 1763, ils s’étaient rendus maîtres, mais plus par