Aller au contenu

Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le parlement fut ouvert le 13 janvier 1814. Un des premiers procédés de la chambre d'assemblée fut un vote de remerciment au lieutenant-colonel de Salaberry et au lieutenant-colonel Morrison, ainsi qu’aux officiers et soldats qui avaient combattu sous leurs ordres. Elle essaya, mais en vain, de faire contribuer les fonctionnaires salariés et les pensionnaires du gouvernement aux frais de la guerre. Ces messieurs n’auraient pu être généreux qu’à leurs propres dépens, et c’est ce qu’ils ne voulaient pas.

Un bill pour rendre les juges en chef, et les autres juges du banc du roi, inhabiles à être appellés et à siéger au conseil législatif, fut pour la première fois introduit dans l’assemblée et adopté. Le conseil refusa de prendre en considération ce bill, « parce qu’il était imparlementaire, sans exemple, une usurpation de la prérogative de la couronne, et une infraction des droits et priviléges de la chambre haute ».

C’était, peut-être, en effet, se mêler un peu trop, ou trop tôt, des affaires des autres, et censurer un peu fortement, quoiqu’indirectement, le conseil législatif. L’assemblée ne s’en montra pas moins indignée du rejet ainsi fait de son bill, et résolut « Que le conseil législatif, en refusant de procéder sur ce bill, avait exclu de sa considération une mesure qui méritait hautement l’attention de la législature de la province, et avait par là fourni une nouvelle preuve de son à-propos ».

En conséquence du rejet péremptoire de son bill d’exclusion, ou d’une décision déjà arrêtée, sur motion de M. James Stuart, devenu un des chefs de l’opposition[1], et l’idole, à cette époque, d’une partie des élec-

  1. Il avait été destitué par le gouverneur Craig, de son emploi de solliciteur-général, probablement en conséquence de sa manière de parler et de voter dans l’assemblée.