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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/216

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bitans du Bas-Canada, ni qui ait excité plus de représentations odieuses. On ne voulut pas lui tenir compte de l’obligation où il était de se conformer aux instructions des ministres, à l’occasion des difficultés qui existaient, au sujet de la liste civile et des finances du pays. »

Dans le discours que le nouveau gouverneur adressa aux deux chambres, le 14 décembre, nous remarquons particulièrement les passages suivants :

« L’établissement des terres vacantes de la couronne est un sujet auquel je considère qu’il est de mon devoir de fixer votre attention particulière ; il paraît que l’émigration (des Îles Britanniques) dans ces provinces, devenue considérable[1], continuera sur la même échelle, et l’expérience de plusieurs années a démontré le besoin de quelques mesures pour donner effet à cette augmentation de la population… Néanmoins, lors même que je reconnais les avantages que ces provinces peuvent retirer de l’acquisition de tant de milliers de sujets britanniques, je n’ignore pas que le Bas-Canada possède une population suffisamment ample pour établir ces terres incultes, aussi bien que celles qui ne sont pas encore concédées dans les seigneuries. Je sais qu’il y a de forts préjugés à combattre. Il faudrait conséquemment induire et encourager les habitans à étendre davantage leurs établissemens, en érigeant des églises paroissiales[2], et en ouvrant des chemins qui puissent donner accès aux terres éloignées et encore incultes. »

  1. « L’émigration britannique se dirigea directement vers le Bas-Canada. Suivant une enquête parlementaire, 39,163 Européens, débarquèrent à Québec, depuis 1817 jusqu’à la fin de 1820. » — M. Lebrun.
  2. Lord Dalhousie offrait là de lui-même ce qui avait été refusé plusieurs fois au clergé et au peuple de la province. L’offre était de la plus grande importance pour l’extension de la population canadienne ; mais à peine les chambres, tout occupées de questions qui leur semblaient plus importantes, parurent-elles y faire attention.