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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/311

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dans une série de résolutions, dont la teneur était, autant que nous avons pu la débrouiller, « Qu’il était évidemment inutile, indécent, et hors de propos, de censurer l’assemblée, et surtout de représenter sous un faux jour, les actes passés de cette chambre ; — que son Excellence avait recommandé à la législature provinciale de statuer sur un sujet d’une importance vitale, quand la chambre ne pouvait pas constitutionnellement s’en occuper ; — que son Excellence avait eu tort, ou avait induit le peuple en erreur, en donnant l’assentiment royal à un bill de la 58ème année de Georges III, au lieu de le réserver pour la sanction royale ; — que la marche adoptée par cette chambre (dans sa seconde session) n’avait été que la conséquence des circonstances critiques et embarrassantes où elle était précipitée ; — que la pétition mentionnée par lord Goderich ne contenait pas d’inculpations sans fondement contre le gouvernement de cette colonie ; — qu’il convenait de présenter au roi une adresse, priant sa Majesté « de donner à la conduite de ses fidèles communes l’interprétation la plus favorable[1] ».

De ces résolutions surgit une adresse au roi, par laquelle sa Majesté était priée de donner l’interprétation

  1. Elle semblait faire pitié, en effet, et avoir grand besoin d’indulgence. Mais il ne faut pas condamner sans entendre la défense, bonne ou mauvaise. « Il peut paraître étrange aux personnes éloignées, dit le Canadian Freeman, que la chambre vote dans cette session, une adresse de reconnaissance et de remercîment à sa Majesté, pour avoir refusé sa sanction royale au bill qu’elle a passé elle-même, dans sa dernière session ; en d’autres termes, que d’honorables membres remercient, dans cette session, sa Majesté, d’avoir condamné leur propre mauvaise conduite, dans la session dernière. Nous avouons que c’est un cas qui n’a pas son semblable, dans les annales de la législation ; mais il est aisé d’en rendre raison : la majorité de la chambre était opposée au bill odieux de la dernière session ; mais l’auteur du piége a guetté une occasion favorable, a profité des circonstances, et d’une manière inconstitutionnelle, l’a pressé dans la chambre, à un période avancé de la session, et pendant l’absence de ses membres, après qu’il eut été rejetté, à une troisième lecture. »