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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/348

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sentans que n’en avaient ceux des seigneuries ; ils avaient craint, surtout après avoir eu lu le discours du ministre des colonies, que leur constitution ne leur fût ôtée ; ils devaient donc se réjouir, en voyant qu’elle leur était conservée « intacte », comme l’avaient demandé les pétitionnaires de Québec et de Mont-réal ; ils devaient être heureux de voir leur compatriotes échapper comme par hazard, ou par miracle, à un état social et politique pire que celui où ils auraient été placés par le bill d’union de 1822 ; ils devaient être heureux aussi de pouvoir, en désapprouvant les « mesures », ou les moyens employés, ne pas désapprouver les « hommes », ou les fins proposées.

Pour retourner un peu en arrière, le jugement rendu, à l’unanimité, par les quatre juges de la cour du banc du roi de Québec[1], le 24 juin, avait dû convaincre le public, que ceux qui avaient désobéi, et à plus forte raison, ceux qui avaient conseillé la désobéissance aux lois de milice redevenues en force, n’avaient pris ni le plus sûr, ni le plus sage parti. Quelques uns d’eux pourtant, en invoquant les principes les plus étranges, même en politique, avaient voulu prouver qu’ils avaient eu raison, et même qu’ils devaient être « loués » de l’avoir fait[2]. Quant au peuple, il avait

  1. MM. Sewell, Kerr*, Bowen et Taschereau.

    *D. Pourquoi ce nom en Petites Capitales, quand les autres sont en basse casse ? R. Parce qu’il paraît ici pour la première fois.

  2. The right of a British subject to question the construction which the Executive Department put upon a law, and also its legitimate authority to exact certain performances from the community, under that construction is undoubted… In such a case peaceably to decline submission is a virtue, and the subject te ho has the manly spirit to expose himself to the enmity… and anxiety which generally attend such a contest with the possessors of power, deserves the esteem of his country… It is better to err with freemen, than to be right with slaves.” — Canadian Spectator.

    Pour rendre cette vertu encore plus éminente, il aurait fallu rembourser aux gens, au moins l’amende et les frais qu’on leur avait fait encourir.