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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/379

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Evans, qui, « pour quelques paragraphes » publiés dans le Colonist, avait appellé sur lui l’animadversion du juge Fletcher, ayant trouvé moyen de faire signer à quelques individus une pétition demandant l’abolition de la cour de Saint-François, M. Viger conclut, du particulier au général, « que la cour de Saint-François ne répondait pas aux fins de la justice ; qu’elle ne satisfaisait pas les habitans ; qu’il ne s’était pas écoulé deux années avant que les gens pour qui ce prétendu bienfait avait eu lieu ne désirassent qu’il cessât d’exister ». À cette conclusion paradoxale, il ajouta, comme hors-d’œuvre, que l’établissement du district inférieur de Saint-François avait été un plan favori de l’administration d’alors, comme devant ajouter à son patronage.

Mais, nous avons assez vu cette session item par item ; il est temps de l’envisager en bloc. Cette session de 1829 fut plus extraordinaire, peut-être, que toutes celles qui l’avaient précédée, par les airs qu’elle se donna, par les pouvoirs qu’elle s’arrogea, et par l’esprit qui l’anima. Quand nous aurons dit que, dans cette session, il n’y eut point de division, ou que la division fut toujours la même, sur les mesures d’une nature tant soit peu politique ; que sur ces questions, on compta toujours plus sur le nombre des voix acquises que sur la solidité des raisons à donner ; que la détermination était presque toujours prise d’avance ; que la modération et la conciliation furent toujours dans la minorité, quoique la minorité ne fut pas toujours modérée, on comprendra que l’esprit dont nous parlons est l’es-

    et d’exécration, qui auraient été occasionnées par la lecture d’accusations qui, avant d’être prouvées, ne sont, et ne doivent être regardées que comme des avancés, des allégués plus ou moins probables. — Spectateur Canadien, 31 janvier 1829.