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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/407

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scientifiquement, les bords du Saguenay, du Saint-Maurice et de l’Outaouais.

Le Canada méritait bien, en effet, d’être exploré et connu[1] : M. Joseph Skey disait, dans une circulaire, en 1830 : « Les richesses, les ressources naturelles de ce pays étendu ne sont connues qu’imparfaitement. Le champ ouvert à l’observation est immense ; car il comprend tous les objets que nous offre la nature animée et inanimée. Ici, on a découvert un calcaire facile pour la taille, et qui se durcit promptement ; là, de la pierre meulière. Les couches de chaux, les lits de gypse fourniront des engrais. Les minières de fer abondent, et peut-être les mines de charbon et de sel de roche. On trouvera, dans ce pays, depuis les plus grands quadrupèdes jusqu’aux insectes les plus petits. Des plantes qui, dans leur état de nature, sont très pernicieuses, soumises à une culture bien entendue, perdent leurs principes délétères, deviennent palatables. Ainsi, il est présumable que le riz sauvage (zizania aquatica), qui n’est à présent qu’une ressource accidentelle pour les aborigènes, sera, par la suite, une source abondante d’aliment, et qu’il rivalisera, dans ces froides latitudes, avec son analogue des tropiques. »

« En effet, ajoute M. Lebrun, la nature a gratifié les Canadas d’un grand nombre de plantes que dédaignent les habitans. Ils laissent emporter au vent une immense quantité d’apocin-ouateux : une dame du Haut-Canada

  1. « Quel est le Canadien qui n’aimerait pas sa patrie, après l’avoir contemplée, pendant quelques heures, du bord d’une de nos barques à vapeur, sur la route de Québec à Mont-réal ? Quel spectacle enchanteur ! que de points de vue admirables ! quelle suite de campagnes riches, paisibles, heureuses, se déploie, sur l’une et l’autre rive, d’aussi loin que l’œil peut atteindre ! La scène offre quelque chose de plus grand, de plus varié, de plus ravissant encore, peut-être, en descendant le fleuve, jusqu’au Saguenay. » — Nouvel Abrégé de Géographie moderne.