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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/71

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bout de quelques heures, leur commandant ordonna la retraite, pour remettre l’attaque au lendemain. Les Américains avaient cependant perdu deux navires, l’un mis en feu, l’autre coulé bas, et Arnold ne voulut pas attendre dans la même station le renouvellement du combat. Il se dirigea, dans la nuit, vers le mouillage de Crown-Point, pour, à l’aide des batteries de ce fort, mettre plus de proportion dans ses moyens de défense ; mais avant d’arriver à l’extrémité méridionale du lac, il fut atteint par l’escadre anglaise. Une nouvelle action s’engagea, et quatre bâtimens, qui formaient l’avant-garde américaine, purent seuls gagner Crown-Point. N’espérant plus pouvoir défendre les autres, Arnold manœuvra pour les faire échouer, y mit le feu, et ne sortit du sien qu’à travers la flamme. Après avoir détruit Crown-Point, les Américains se replièrent sur Ticonderoga. Carleton regagna le nord du lac, fit garder comme postes avancés l’Isle-aux-Noix et Saint-Jean, et par le Richelieu redescendit à Québec, remettant au printems de l’année suivante la continuation de ses opérations militaires.

Le commandement des troupes qui devaient agir offensivement fut donné au lieutenant-général Burgoyne, qui s’était déjà distingué en Amérique. Ce général arriva à Québec, le 9 mai 1777. Il eut sous lui les majors-généraux Phillips et Riedesel, et les brigadiers Fraser, Powell, Hamilton et Specht. Les préparatifs de l’expédition se firent avec activité : on se hâta de faire transporter aux forts de la rivière Richelieu, et sur la flotte du lac Champlain, tous les approvisionnemens nécessaires. Quelque déplaisir qu’éprouvât le général Carleton de n’être pas chargé de cette expédition, il la seconda avec zèle. Burgoyne, qui se trouvait à la tête de huit à 9,000 hommes de troupes