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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/94

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bec, à Mont-réal et ailleurs. Les habitans de Sorel, alors presque tous anglais ou loyalistes américains, furent si enthousiasmés de la présence du prince, qu’ils lui demandèrent la permission de donner son nom à leur bourg, qui fut appellé depuis (du moins officiellement,) William-Henry.

Dans la session de 1788, fut passée, entre autres, l’ordonnance « pour empêcher qui que ce soit de pratiquer la médecine et la chirurgie dans la province de Québec, ou la profession d’accoucheur dans les villes de Québec et de Mont-réal, sans permission ».[1] L’ordonnance « pour régler plus efficacement la milice de la province », fut amendée dans la session de 1789 ; mais elle n’en devint pas moins oppressive, ni plus compatible avec l’état de paix et de tranquillité où l’on était.[2]

Par une ordonnance de la session de 1787, le gouverneur était autorisé à former dans la province, de l’avis du conseil, un ou plusieurs districts inférieurs, par lettres-patentes, sous le grand sceau de la province ; « parce que plusieurs milliers de loyalistes, et autres, s’étaient établis dans les pays d’en haut, au-dessus de Mont-réal, et dans les baies de Gaspé et des Chaleurs, au-dessous de Québec ». Lord Dorchester en avait établi cinq, auxquels il avait donné les noms de Gaspé, Lu-

  1. Plusieurs inconvéniens graves étant arrivés aux sujets de sa Majesté, de ce que des personnes ignorantes pratiquaient la médecine et la chirurgie.
  2. « Parmi les maux nombreux de la présente constitution arbitraire du Canada, est-il dit dans un journal de Londres du 4 décembre 1790, on doit mettre en première ligne les lois de milice. Y a-t-il rien de plus révoltant pour un sujet britannique que d’être forcé (pressed) au service militaire, sous peine d’amende et d’emprisonnement ? N’est-ce pas mettre les citoyens dans un état pire que celui d’un simple soldat ? Quand celui-ci s’engage dans l’armée, il le fait volontairement ; mais par les lois actuelles du Canada, les citoyens sont obligés à un devoir militaire sans y donner l’ombre de leur consentement, soit médiat, soit immédiat. »