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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/164

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« Qu’il est expédient de présenter une adresse au roi, &c[1]. »

L’adresse fut une amplification démesurée des résolutions, et les outrepassa de beaucoup en quelques points, tant par le fonds que par la forme. On peut regretter d’y voir jointes à un exposé étendu, énergique et vrai de l’état de la province, quelques assertions hasardées, des expressions sentant l’exagération ou la prédilection d’origine ou de parti, des prévisions prématurées, et l’idée de repousser non-seulement le contenu des résolutions et adresses de la chambre d’assemblée, mais encore les vagues et violentes déclamations de son orateur, sinon les aggressions vulgaires du dehors ; défectuosités attribuables en tout ou en partie, à l’absence déplorable de presque tous les membres d’origine française.

« Ayant pris sous notre sérieuse considération », disent les conseillers, les procédés dangereux et inconstitutionnels adoptés par l’assemblée, nous sommes forcés d’approcher humblement du trône de votre Majesté, pour représenter la situation alarmante des affaires de cette province, et solliciter avec instance un remède immédiat et efficace. De l’état heureux de paix et de prospérité auquel nous étions parvenus, sous la constitution qui nous a été octroyée par le roi,

  1. L’honorable P. McGill avait proposé de résoudre, qu’il était clairement démontré que l’assemblée n’était pas présentement composée de manière à assurer aux habitans de cette province la continuation des droits politiques et les avantages dont ils ont joui, jusqu’à présent ; que la composition défectueuse de la chambre d’assemblée devait être attribuée principalement au manque de qualification en propriétés foncières, en autant qu’elle permettait d’élire comme membres de cette chambre des individus qui n’ont aucun intérêt fixe dans le pays, et que quelque disposition ultérieure à cet égard était devenue nécessaire et serait parfaitement en harmonie avec le principe établi dans la métropole, et dans les provinces voisines du Haut-Canada, de la Nouvelle-Écosse, &c.