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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/180

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que le solliciteur-général, appuyé l’expulsion réitérée d’un membre de l’assemblée, nonobstant », etc[1].

Cette réponse, presque ridicule, n’empêcha pas M. Boulton de voter contre l’admission du sieur Mackenzie, le 2 novembre lendemain de l’ouverture du parlement provincial[2].

La chambre d’assemblée avait décidé, mais M. Mackenzie n’était pas homme à en passer tranquillement par sa décision : il eût recours au lieutenant-gouverneur, et obtint de sa condescendance une recommandation à la chambre de passer un acte déclaratoire, permettant ans francs-tenanciers du comté d’York d’élire un second représentant. L’acte est passé à la majorité d’une voix, W. L. Mackenzie est élu sans opposition, et conduit triomphalement à la chambre, mais il est arrêté à la barre ; l’orateur refuse de lui administrer le serment, et il est de nouveau rejeté. Le lieutenant-gouverneur est de nouveau importuné, mais ne pouvant convenablement casser la chambre, il conseille au sieur Mackenzie de lui faire la réparation qu’elle semble attendre de lui. Il aime mieux insulter de nouveau la chambre, et qui plus est Sir John Colborne, et fina-

  1. « Les vues du ministre nous paraissent bien rapetissées dans la lettre du colonel Rowan. La seule réponse du secrétaire civil à la lettre de M. Boulton aurait dû être que son Excellence comprenait, que la destitution avait eu lieu pour les raisons mentionnées dans la dépêche. » — La Minerve.
  2. M. Wilson s’étant levé pour dire qu’il se proposait d’introduire un bill pour permettre aux électeurs du comté d’York d’élire un membre à la place de celui qui a été disqualifié.

    M. Bidwell se leva, « le sang lui bouillonnant dans les veines », et dit… « Cette chambre ne peut expulser un membre deux fois pour la même offense… vous ne pouvez légalement le disqualifier, n’étant qu’une simple branche de la législature : il n’y a que le roi et son parlement qui puissent le faire. »…

    M. McNabb : « Nous avons purgé notre chambre de l’homme qui faisait métier d’employer à notre égard les épithètes les plus outrageantes, nous traitant de bande de voleurs, &c. Nous avons déclaré qu’un membre si indigne ne devait point siéger avec nous… Nous devons protéger la dignité de notre chambre. »…