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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/224

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Hamel se fût silencieusement soumis à l’indignité qui avait été offerte à la profession en sa personne. »

Pour revenir à l’état de la province, ou plutôt de la chambre d’assemblée, que le gouverneur aurait peut-être dû considérer à temps, pour se convaincre de la nécessité de la renvoyer, (ainsi que son orateur s’y était attendu[1]), comme atteinte d’une maladie mentale dont rien ne pouvait la guérir alors, si ce n’était un coup d’état, ou « de gouvernement », comme celui auquel le général Craig avait eu recours, dans des circonstances beaucoup moins graves ; le 1er mars, M. Bedard présenta une adresse basée sur les 92 résolutions, et ce monstrum horrendum informé, ingens fût adopté à la majorité de 33, et sur motion du même, il fût résolu :

« Qu’il est expédient de nommer quelque personne en qui cette chambre repose confiance, pour porter en Angleterre, et livrer à l’honorable D. B. Viger, agent de cette province[2], les pétitions de cette chambre aux deux chambres du parlement du Royaume-Uni sur l’état de la province, et pour les appuyer conjointement avec le dit D. B. Viger, et ordonné que A. N. Morin, écuyer, membre de cette chambre, soit chargé de cette mission. »

Quant à l’adresse au roi, le gouverneur s’était condamné à se l’entendre lire par l’orateur, accompagné de la majorité de la chambre. En entendant la lec-

  1. « Le gouverneur les a vues et les a lues, ces résolutions : il a eu deux jours pour délibérer : il a été le maître de nous dire qu’il ne donnait son consentement à ce qu’on les discutât, en nous prorogeant ; hier et aujourd’hui, il a pu nous renvoyer encore, et il ne l’a pas fait ; il est vrai pourtant qu’on ne pouvait pas supposer qu’il nous permettrait de discuter ses torts et ses injustices. Le temps est passé, à présent. »
  2. C’était la deuxième ou la troisième fois qu’on faisait dire à la chambre d’assemblée cette insigne et notoire fausseté.