Aller au contenu

Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Vous rendriez un service bien utile à vos constituans, en leur communiquant, à votre retour parmi eux, les paroles que je viens de vous adresser. »

Son Excellence dit aux deux chambres. « Je désire sincèrement que la diffusion générale de l’instruction puisse avoir l’effet d’avancer le bonheur du peuple, qui est, en dernière analyse, le but de toutes les institutions publiques. Il en résultera du moins ce grand bienfait, qu’elle mettra le peuple plus en état qu’il ne l’est actuellement, d’apprécier les avantages politiques dont il jouit, comparativement à d’autres peuples, en diverses parties du monde, et le rendra capable d’estimer à leur juste valeur les argumens de ceux qui s’efforcent de le rendre mécontent de sa condition, et à qui leur éducation donne la facilité de revêtir d’un langage spécieux les inspirations d’un esprit faible ou déréglé. »

Ce discours, où respire surtout une bienveillante sollicitude pour la perpétuité du bonheur de la population canadienne, était bien fait pour soulager comme d’un pesant fardeau l’âme accablée, amèrement contristée par les 92 résolutions de la chambre d’assemblée : c’était une espèce d’antidote, et jusqu’à un certain point, un préservatif contre les maux dont nous nous sentions menacés ; on devrait y voir avec reconnaissance le dessein louable d’empêcher que le peuple ne fût compromis avec ceux qui avaient prétendu exprimer ses sentimens et ses vœux. Il n’en paraissait pas moins à regretter que les soi-disant représentans du peuple n’eussent pas été arrêtés dans la carrière ténébreuse ou ils s’étaient précipités à la suite de leur chef de file, et que le gouverneur ne se fût pas montré moins patient, et moins tolérant vis-à-vis d’hommes qui, d’abord, avaient travaillé à