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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/329

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d’un orateur adroit : « Nous en sommes à examiner l’état de la province, et à voir s’il y a dans la situation politique du pays, des circonstances nouvelles, qui puissent justifier la conduite de ceux qui semblent déserter la cause de la patrie, se séparer de cette immense majorité de nos concitoyens qui ont directement approuvé et ratifié sur les hustings, la conduite des membres qui avaient voté les 92 résolutions, et qui ont fait justice, dans presque toute l’étendue de la province, de ceux qui avaient voté contre ses résolutions, parce que leurs opinions ne coïncidaient pas.» avec les opinions, et froissaient les intérêts de la grande masse du peuple. Il s’agit de savoir si les circonstances sont telles que nous puissions en appeler de la décision du peuple, oublier nos engagemens envers lui, nous constituer juges au-dessus de nos maîtres, nous rire de notre mandat, et dire qu’il suffit de nous être assuré un siége dans le parlement pour quatre, ans, pour pouvoir tout ôser, tout faire… qu’il sera, facile, au moyen de palinodies, de faux-fuyans, de tergiversations, de regagner, de re-surprendre la confiance publique pour ensuite tromper encore »…

Après ce préambule, le discours, devient divagant, et ne consiste plus guère qu’en assertions incapables de preuve, exagérées ou paradoxales ; en phrases parfois éloquentes et presque poétiques, mais le plus, souvent forcées d’expressions triviales et injurieuses ; particulièrement dirigées contre les commissaires et la commission.[1] Il vérifie pleinement la vérité du proverbe « trop parler nuit ; »[2] mais il énonça perti-

  1. « Il passa en revue les actes du gouvernement anglais à l’égard de cette colonie, depuis 1827 ; exprimant son peu de confiance dans une administration faible et inerte, et s’éleva surtout sur les menées et les démarches de la commission. » — La Minerve.
  2. « C’est une circonstance déplorable que d’être obligé d’agiter le peuple tout entier, et de lui faire faire en masse ce qu’il ferait mieux par ses représentans. »