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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/33

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L’acte de la 31e Geo. III, ne tend qu’à démoraliser le peuple, et je regrette qu’à l’époque où une nation venait d’acquérir l’indépendance, il n’y ait pas eu assez d’éducation dans le pays, pour avoir fait sentir l’urgence de ne pas refuser la main que lui tendait la liberté. La grande cause du mal parmi nous, c’est notre acte constitutionnel… Ce n’est pas aux vieillards, c’est à la jeunesse éclairée du pays que je m’adresse, parce que les lumières de l’éducation lui ont surtout donné l’énergie et la constance, dont malheureusement nos pères n’avaient pas hérité. » M. Lee demande, « d’après Fox », que le conseil législatif soit soumis à des élections fréquentes et répétées

Si l’on dut être étonné d’entendre M. Lee, que son âge aurait dû, ce semble, rendre au moins plus prudent et plus réservé, s’exprimer comme aurait pu faire un jeune homme dépourvu d’expérience et de sagesse, on ne dut pas l’être moins, en entendant un vieillard presque septuagénaire, et membre de l’assemblée depuis plus de vingt ans, M. Bourdages, dire qu’il préfère l’entière abolition du conseil législatif, parce que ce remède sera obtenu plus facilement que le premier, et que l’on a l’exemple des colonies, qui prospèrent, parce qu’elles n’ont pas de conseil législatif.

M. Bedard, répondant à M. Lee, se montre indigné du langage qu’il a tenu. « Il en a appelé aux jeunes gens, dit-il, mais il n’a pas exprimé leurs sentimens, lorsqu’il a déploré le malheur qu’avaient eu nos ancêtres de ne pas se séparer de la Grande-Bretagne. Nos ayeux ont agi sagement, en ne se rendant pas à l’invitation de ses ennemis. C’est de la métropole que cette province tire toute sa force ; et qui osera révoquer en doute sa libéralité à notre égard ? Quelle libéralité, en effet, de nous avoir donné un gouverne-