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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/341

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règne de la terreur. Ils rédigèrent une « adresse à M. Papineau » approuvant sa conduite et celle de la majorité de la chambre, et censurant celle de la minorité, la firent signer par quelques centaines d’individus, et la présentèrent à l’orateur, le dimanche, 6 mars, à midi, suivant son désir. Dans une longue réponse, M. Papineau leur dit entre autre chose : « Me servant de vos énergiques expressions, je dirai après vous, combien nous sommes heureux d’avoir mérité d’un corps aussi nombreux et respectable des citoyens électeurs de la Haute et de la Basse-Ville de Québec, que les premiers vous attestiez, qu’en déployant une fermeté inébranlable, la judicieuse majorité des représentons du peuple et moi, nous nous sommes montrés les seuls et fidèles organes de vos vœux sur cette question. »

Cette démarche qui paraissait ressembler aux dénonciations et aux idées de proscription de la convention nationale de France et de son président, fâcha le Canadien qui parut s’être pénétré de l’esprit comparativement conciliateur et modéré de la minorité de la chambre sur la question des subsides, et déconcerta un des membres de cette minorité, M. Caron, qui crut devoir résigner, non pas, pourtant, avant d’avoir fait voir, dans un discours éloquent et raisonné, combien était inconvenante, malséante et pernicieuse cette démonstration populaire de nouvelle invention ;[1] et

  1. 2. Tout argent prélevé sur le peuple appartient au peuple † et lui seul a le droit de l’approprier par ses représentans.
    « 3. À la dernière élection pour ce comté, les candidats ont, d’une manière spéciale, assuré les électeurs qu’ils appuieraient de toutes leurs forces les grands principes de droits et de législation, tels qu’annoncé par les glorieuses 92 résolutions d’impérissable mémoire.
    « 5. La conduite qu’a tenue un des représentans de ce comté,

    † Chez toute nation civilisée, il est clairement entendue que les deniers provenant de l’impôt appartiennent à l’état pour son maintien, et ne peuvent être détournés de leur destination par quelque autorité que ce soit.