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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/371

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En conséquence de la composition de la nouvelle chambre d’assemblée du Haut-Canada, la nôtre se trouvait condamné à marcher seule dans la carrière révolutionnaire ; mais les membres de sa majorité avaient encore pour alliés leurs frères réformistes de cette province, et ils ne tardèrent pas à goûter le plaisir d’être « hautement approuvés par une nombreuse assemblée de réformistes influents » de Toronto, où il fût résolu unanimement, sur motion du (révérend) Dr. O’Grady, secondé par Francis Hinks, écr.

« Que cette assemblée se réjouit de la fermeté et de la dignité de la conduite déployée par la chambre d’assemblée du Bas-Canada, en défendant ses justes droits, et que vu la déplorable répugnance du bureau colonial, à Londres, à écouter les remontrances réitérées de cette province, nous sommes fermement d’opinion, que nous ne pouvons autrement garantir nos droits constitutionnels qu’en suivant le noble exemple donné par la chambre d’assemblée de notre sœur province. »[1]

    pas encore chercher à le prévoir. L’état de choses qui règne depuis longtemps, sans espérance d’amélioration bien prochaine remplit, l’âme des hommes les moins exigeants, les plus modérés de douloureux pressentimens. Ils craignent d’avoir a embrasser, pour éviter un plus grand mal, un mal qu’ils ont de tout temps redouté et qu’ils redoutent encore bien sincèrement. »

  1. Ceci rappelle que leurs frères réformistes avaient député en Angleterre MM. R. Baldwin et Charles Duncombe, comme porteurs de leur kyrielle de griefs, et de leurs tirades d’invectives dirigées directement contre le gouvernement de la métropole. Ils furent éconduits, suivant le correspondant anglais du Vindicator, et ne purent obtenir une audience au bureau colonial. Le dernier se consola, ou se vengea de cette disgrâce, par une lettre à lord Glenelg, toute remplie d’extravagances radicales, de faussetés palpables et d’accusations calomnieuses contre Sir P. B. Head.