Aller au contenu

Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
419
DU CANADA.

nos droits et nos libertés, en tarissant la source du revenu, que les mesures du ministère ont pour but de nous dérober ; » et peu content de vouloir désespérément l’appauvrissement du pays, on paraît ne pas répugner à se couvrir de ridicule, en proposant, ou secondant, une série d’extravagances, formulées d’avance, telles que :

Conseil de ne faire usage que d’articles (taxables) fabriqués dans le pays, ou « importés en contrebande des États-Unis ; »

Recommandation au peuple d’accepter la « Requête au congrès des libres et heureux États-Unis d’Amérique ;

La reconnaissance la plus vive due par les habitans de toutes les colonies anglaises à l’éloquente et vertueuse minorité de la chambre des communes :

« Remercimens » offerts à « l’association des industriels de Londres ; »

Applaudissemens « aux efforts des frères colons et réformistes ; »

Recommandations aux « frères réformistes d’élire des délégués pour une convention générale. » Et, comme pour combler la mesure du mal, on résolut, on déclara aussi, « que dans le cas où les mesures inconstitutionnelles proposées par le ministère seraient adoptées, on espérait que la représentation du pays ne s’avilirait jamais au point de sanctionner ces usurpations, en votant les subsides. »

Le comté du Lac des Deux-Montagnes, qui avait coutume de prendre les devans dans ces sortes d’affaires, s’était laissé dévancer, cette fois, car son assemblée « anti-coercitive » n’eût lieu que le 1er juin. Les propositions qu’on y adopta ne furent pas pires, par le fonds et par le style, que celles qu’on vient de lire, mais le début fût extraordinaire au point de laisser