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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/43

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ce qu’ils ont droit de dire. » Ce droit, dont ils ne faisaient pas usage, c’était, selon M. Papineau, de parler ainsi au parlement impérial : « Par une constitution vicieuse dans une de ses parties principales, vous qui êtes les auteurs de nos maux, faites les cesser. »

« C’est cette constitution de 1791, dit-il encore, que quelques personnes, par habitude de répéter des mots au hasard, veulent regarder comme la meilleure qui ait été donnée aux colonies », reprochant ainsi indirectement aux personnes dont il parle, d’avoir eu la bonhommie (pour ne pas dire la « sottise »), de l’en croire, lorsqu’il avait dit emphatiquement, en 1818, quand aucune crainte ne pouvait l’engager à « dissimuler », que notre constitution était « la meilleure, la plus analogue à celle de la Grande-Bretagne, que la nation anglaise, dans sa libéralité, avait accordée à aucune de ses colonies ».

Peu content d’injurier la mémoire de nos pères qui suivant lui-même, accueillirent comme un bienfait inestimable une constitution qu’il dit être anti-britannique, anti-sociale, M. Papineau se permet d’attaquer particulièrement et de la manière la plus outrageante, la classe la plus respectable, et jusqu’alors la plus respectée de notre société, si c’est de l’ancienne noblesse canadienne qu’il parle, ou un corps politique, ou social, respectable par sa position, si c’est du conseil législatif. « C’est sans scrupule, ose-t-il dire, (si ses paroles ont été rapportées fidèlement,) que ceux qui souffrent aujourd’hui, peuvent verser sur le front flétri de cette noblesse dégénérée jusqu’à la lie, la coupe de l’humiliation. Comme corps politique, il n’ont rien fait qui ne doive provoquer une haine et un mépris sans bornes. »

« La bonne vieille politique de l’Angleterre, dit-il plus loin, de ne pas consacrer le principe aristocratique