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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/307

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sur la hauteur, et une sur le penchant de la côte. Celle de la droite attaqua, la première, la gauche des Français. La colonne du penchant de la côte, qui venait presque en front des Canadiens, après avoir essuyé leur première et leur seconde décharge, se replia entièrement sur le régiment de la Reine, en montant la colline, pour forcer ses retranchemens. Cette colonne essuya le feu du régiment de la Reine, en tête, et celui des Canadiens, en écharpe. Le combat ne fut nulle part plus opiniâtre et plus meurtrier qu’en cet endroit. Les Canadiens, divisés en quatre brigades, commandées par MM. Raymond, de Saint-Ours, de Lanaudière et de Gaspé, alternativement, firent des sorties sur cette colonne, en la prenant par-derrière, et lui tuèrent beaucoup de monde.

Déjà le combat était devenu général, sur toute la ligne : les Anglais se précipitaient sur les retranchemens avec la fureur la plus aveugle : inutilement on les foudroyait, du haut du parapet, sans qu’ils pussent se défendre ; inutilement, ils tombaient enfilés, embarrassés dans les tronçons au travers desquels leur fougue les avait emportés : tant de perte ne faisait qu’accroître cette rage effrénée. Elle se soutint pendant plus de quatre heures, et leur couta plus de 4,000 hommes tués ou blessés, avant qu’ils abandonnassent une entreprise aussi téméraire.

Sur les quatre heures, le feu se ralentit un peu : le général Abercrombie avait laissé une réserve de 6,000 hommes à la Chûte : il en fit venir 5,000, qui, joints aux autres, recommencèrent un combat désespéré ; mais la défense ne fut pas moins opiniâtre que la première fois. Enfin, voyant qu’il n’y avait pour lui