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Page:Bibaud - Les fiancés de St-Eustache, 1910.djvu/114

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LES FIANCÉS DE ST-EUSTACHE

d’avenir. D’ailleurs les bonnes femmes font les bons maris, une femme d’esprit, dès qu’elle entoure celui qu’elle a épousé de tendresse, d’attentions, peut faire de lui ce qu’elle veut attendu que ce mari n’est pas une brute, car les brutes on ne peut en avoir raison qu’à coup de fouet. J’ai la conviction que nulle de ces demoiselles n’aura ce malheur, elles épouseront toutes des gentilshommes, ayant les défauts de leurs grandes qualités.

— Des perles enfin, dit en riant une séduisante enfant de dix-huit ans, aux cheveux dorés, aux yeux d’un bleu de ciel d’Orient, monsieur Pelletier vient de nous prévenir de l’erreur où nous sommes d’espérer semblable chose.

— Monsieur Pelletier a sans doute voulu dire que l’on ne trouve pas les pierres polies ; il faut, mesdames, pour leur enlever leur rudesse et les faire briller de leur véritable éclat, toutes vos grâces, vos charmes et votre habileté féminine : à votre délicat contact les écorces les plus dures s’amollissent, avec de la persévérance la femme en peu de temps opère des prodiges, elle finit par tout obtenir de celui qu’elle aime, il devient son dévoué serviteur, sans même qu’il s’en doute, c’est elle qui conduit quand il se croit toujours le maître.

— Alors entre les deux époux le bonheur est parfait ?