Aller au contenu

Page:Billaud - Frissons, 1874.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
RÊVE D’AMOUR

Un rêve est un trésor pour tous ceux qui n’ont rien,
En rêve un paria se croit un citoyen ;
Je pourrais, dans un rêve, estimer que le monde
Est rempli de vertu, d’amour, de beau, de bien ;
Je pourrais posséder Visapour et Golconde,
Le fleuve de Lydie où s’est baigné Midas,
Qui sur un sable d’or entend chanter son onde ;
Je pourrais voir de même, abusé par Calchas
Et vidant jusqu’au fond la coupe d’alicante,
Les lauriers couronner ma muse triomphante,
Comme j’ai vu Rose m’aimer.