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Page:Billaud - Frissons, 1874.djvu/42

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Frissons

Je veux qu’aucune main, sauf les doigts de la brise,
N’ait paré tes cheveux, belles boucles que frise
Le chérubin ailé qui veille sur ton cœur.

Aimable et chère enfant, source de rêverie,
Chaque jour je te cherche et chaque jour je prie
Le Dieu qui nous créa de bientôt nous unir ;
Je ne t’offrirai point de partager ma gloire,
Avoir su l’appeler est ma seule victoire,
Mais je mets à tes pieds mes printemps à venir.

Au banquet de l’amour mon âge me convie,
Je suis de ces enfants que leur modeste vie
Laisse dormir en paix à l’ombre des tombeaux ;
Une âme aimante et jeune est toute ma fortune,
Je chéris les grands bois, les pâles clairs de lune,
Les fleurs au doux parfum et la voix des oiseaux.