Aller au contenu

Page:Billaud - Frissons, 1874.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Adieu, rêves menteurs ! horizons éthérés !
Saintes illusions ! espérances naïves !
Adieu, rêves menteurs, dont les forces natives
Plongeaient avec amour dans des cieux azurés.


Les lugubres pensers et les gémissements
Redoublent tout-à-coup, car le timbre qui pleure,
À ces gens affolés vient de rappeler l’heure
Des suprêmes adieux aux noirs déchirements.


Le regard de la mère, abîmé dans son cours,
Se tourne tristement vers le lit de la morte,
El plonge dans le vide où le destin emporte
L’ange qu’elle voyait planer sur ses vieux jours.


Point de trêve à ses pleurs ! l’angoisse la poursuit…
Elle a les yeux hagards et bien haut se lamente,
À cet instant terrible où la tombe béante
Lui ravit son enfant pour l’éternelle nuit.


Des soupirs, des regrets, inutiles transports !
Au fond de tels sanglots il n’est point d’espérance,
Contre le doigt de Dieu nous avons l’impuissance,
Jamais les pleurs, hélas ! n’ont ranimé les morts…