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Page:Binet - La Vie de P. de Ronsard, éd. Laumonier, 1910.djvu/227

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ET CRITIQUE

P. 26, l. 32. — devenir Poëtes. V. le sonnet Afin que ton honneur (Bl., I, 357.)

Au sujet d’Hélène il convient de compléter ici l’exposé de Binet par quelques renseignements que Richelet a recueillis de sa propre bouche pour les commentaires qui parurent en 1597 et furent écrits, d’après la dédicace de Richelet, dès 1592. 1° En note du sonnet Te regardant assise : « Le sieur Binet qui a sceu familierement l’intention du Poete, m’a dit que la primitive conception de ce sonnet a esté dressée pour la Comtesse de Mansfeld, fille ainée du Mareschal de Brissac. Depuis il l’a accommodée à ses amours. » 2° Au sonnet Dessus l’autel d’Amour : « J’ay appris du sieur Binet que ce serment fut juré sur une table tapissée de Lauriers, symbole d’eternité, pour remarquer la mutuelle liaison de l’amitié procedante de la Vertu, qui est immortelle. » 3° Au sonnet Passant dessus la tombe : « Ceste Lucrece estoit Mlle de Bacqueville, jeune, belle, sçavante, des plus parfaictes de la Cour, et qui estoit des meilleures amies d’Helene, comme j’ay sceu du sieur Binet. »

Il est étonnant que Binet n’ait pas parlé, dans sa 3e rédaction, du Commentaire des Sonnets pour Helene écrits par Richelet pour l’édition de 1597. V. ci-dessus, p. 128, fin.

P. 26, l. 41. — à s’irriter. Cf. Horace, Epitres, II, ii, 102 « ... genus irritabile vatum ».

P. 26, l. 43. — en plusieurs endroits. V. ci-dessus, pp. 132, 145, 146, aux mots « pension ordinaire ; sa vertu ; de son temps » ; en outre, l’Elegie au Sgr Baillon, trésorier de l’Epargne du Roi :

Je me suis tourmenté sans nulle recompense :
Car envers mes labeurs trop ingrate est la France...
(Bl., IV, 260),


le Poëme à Moreau, autre trésorier de l’Epargne (VI, 265), et le Dialogue des Muses deslogées (III, 306).

P. 27, l. 1. — Bellozane. On lit au tome XI de la Gallia Christiana, col. 335-36, dans la liste des abbés de « Bellosanne » (diocèse de Rouen) :

« XXIII. Jacobus Amyot, vir eruditissimus..., abbatiam dimisit anno 1564 in gratiam sequentis.

« XXIV. Petrus I Ronsart, poeta suo tempore famosissimus, abbatiam anno 1564 et capessivit et abdicavit. »

Ainsi, d’après ce document précieux (le seul qui nous renseigne à ce sujet), Amyot abandonna son abbaye de Bellozane en faveur de Ronsard, et celui-ci, après l’avoir acceptée, y renonça la même année, 1564. La raison de ce dernier fait nous échappe, car, tout en préférant comme résidence le prieuré qu’il obtint peu après, celui de St-Cosme-lez-Tours, voisin de son Vendômois, de Bourgueil et des châteaux royaux de la Loire, Ronsard aurait pu, semble-t-il, cumuler, comme tant d’autres, les revenus de l’abbaye et du prieuré.

Ronsard n’a jamais eu d’autre abbaye que celle de Bellozane, et il n’en a joui que quelques mois. Aussi lit-on avec quelque étonnement dans Sainte-Beuve que Ronsard « touchait les revenus de mainte abbaye », dans Blanchemain que Charles IX lui accorda « l’abbaye de Bellozane, celle de Beaulieu, celle de Croixval », dans Rochambeau, qui