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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/12

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VOYAGE D’UNE FEMME

À Colfax, station à deux mille quatre cents pieds, je suis descendue et me suis promenée sur toute la longueur du train. Premièrement deux grandes et brillantes locomotives, « l’Ours gris » et « le Renard blanc » avec leurs tenders respectifs chargés de bois. Les machines n’ont qu’un grand réflecteur au-dessus du chasse-bœufs ; une quantité de cuivres fourbis, de confortables abris de verre, et des sièges bien rembourrés pour les mécaniciens. Machines et tenders étaient suivis par un wagon de bagages, le wagon de la poste et le wagon-express de Wells Fargo et Cie, chargé de lingots et de valeurs, sous la garde de deux « express-agents ». Chacune de ces voitures a quarante-cinq pieds de long. Puis, venaient deux wagons remplis de pêches et de raisins ; deux « palais d’argent » ayant chacun une longueur de soixante pieds ; un wagon de fumeurs occupé presque entièrement par des Chinois ; et enfin, cinq wagons ordinaires, avec des plates-formes comme tous les autres. Le tout, formant un train d’environ sept cents pieds de long. Sur les plates-formes des quatre premières voitures, étaient groupés des mineurs indiens avec leurs squaws, leurs enfants et leurs bagages. Ce sont de vrais sauvages, réfractaires à la civilisation la plus primitive, et, en même temps, les plus dégradés de ces malheureuses tribus qui disparaissent devant la race blanche. Tous, très-petits, cinq pieds un pouce étant, je crois, la taille moyenne ; le nez plat, de grandes bouches, et des cheveux noirs coupés droit au-dessus des yeux, et tombant en mèches longues et plates dans le dos et le long des joues. Les squaws portaient leur chevelure enduite d’une poix épaisse, et une large raie