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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/159

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

en peu de temps, la cachant sous un épais nuage brun. Alors commença la tempête de neige accompagnée de rafales, et je fus obligée de me fier entièrement à la sagacité de Birdie pour trouver la cabane d’Evans. Ma jument n’y était allée qu’une fois, mais elle m’y conduisit directement, par un chemin raboteux et des fossés. Mrs Evans et ses enfants accoururent joyeusement souhaiter la bienvenue à leur poney favori ; je fus très-bien reçue, me réchauffai et me trouvai très-confortablement, quoique la cabane n’ait qu’une cuisine et deux cabinets avec des lits. Il me fallut narrer à plusieurs reprises les nouvelles du parc, et je m’étonnai d’avoir tant de choses à raconter. Le lendemain matin, il était plus de onze heures quand nous nous sommes mis à déjeuner. Il n’y avait pas de nuages ; la température était glaciale, avec six pouces de neige sur le sol, et chacun trouvait qu’il faisait trop froid pour se lever et allumer le feu. J’avais eu l’intention de laisser Birdie à Denver, mais le gouverneur et M. Byers, du « Rocky Mountain News », me conseillèrent tous les deux de voyager à cheval plutôt qu’en chemin de fer ou dans la voiture publique, disant que je serais tout à fait en sûreté. Le gouverneur «  Hunt » me dessina ma route et me donna une lettre circulaire pour les settlers que je rencontrerais.

Denver n’est plus le Denver d’Hepworth Dixon. Une querelle à coups de feu dans la rue est aussi rare qu’à Liverpool, et le matin on ne voit plus d’hommes pendus aux réverbères. C’est une ville affairée, entrepôt et centre de répartition d’un district immense, avec de bonnes boutiques, quelques factoreries, de beaux