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VOYAGE D′UNE FEMME

Aujourd’hui, le ciel a repris son bleu délicieux, et le Parc sa beauté sans rivale. J’ai lavé toutes les fenêtres. Depuis mon arrivée, je croyais que les vitres étaient en verre dépoli, tant elles étaient sales et opaques, de sorte que lorsque les hommes sont revenus de la pêche, ils ont trouvé comme un monde joyeux et nouveau. Dimanche, nous avons fait beaucoup de musique sacrée. M. Buchan m’a demandé si je connaissais un air appelé : America, et a attaqué la grande invocation de notre hymne national, aux paroles :

Ô ma patrie, c’est à toi,
Doux pays de la liberté, etc.

1er décembre.

Je devais partir aujourd’hui pour Canyon, mais j’ai été réveillée par une neige qui, piquant comme des pointes d’aiguille, me frappait les mains. Nous nous sommes tous levés de bonne heure, mais le temps ne s’est amélioré que vers midi. Dans la journée, je suis allée avec Lyman chez M. Nugent, auquel je voulais faire lire et corriger la lettre que je vous ai écrite, racontant notre ascension au pic de Long ; mais il me répondit qu’il ne le pouvait pas, et insista pour nous faire entrer. Lyman en avait plus envie que moi, car M. Kavan avait vu Jim le matin, et s’était départi de sa réserve habituelle jusqu’à dire : « Il y a quelque chose de mauvais chez cet homme ; il se tuera ou tuera quelqu’un. » Le mauvais accès avait cependant disparu, et il fut si aimable, si courtois, que nous sommes restés pendant toute l’après-midi. La seule pensée