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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/55

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

douce de l’affection connue sur les grandes hauteurs sous le nom de soroche, ou maladie des montagnes, et ce n’est que passager. Je forme le plan de continuer mon voyage, et j’espère que ma prochaine lettre sera plus gaie. Ce matin, j’ai tué près de la maison un serpent à sonnettes, et je lui ai enlevé le bout de queue, qui a onze capsules caudales. Mon existence est empoisonnée par ces reptiles ; il y en a des quantités de toutes les espèces, dont la morsure est mortelle, dangereuse ou inoffensive. Depuis mon arrivée, on a tué tout près de la maison sept serpents à sonnettes. On a trouvé roulée sous l’oreiller d’une femme malade une de ces vilaines bêtes qui avait trois pieds de long. Chaque branche desséchée me semble être un serpent et je suis prête à fuir « au bruit d’une feuille qui tremble ». De plus, la terre et l’air s’animent et bruissent de cette vie d’insectes de toutes formes, grands et petits, piquant, bourdonnant, murmurant, frappant, râpant et dévorant[1].

  1. L’effet curatif du climat du Colorado ne peut guère être exagéré. Dans mes voyages ultérieurs sur ce territoire, j’ai constaté que, sur dix colons, neuf étaient des malades qui s’y étaient guéris. Les statistiques et les ouvrages de médecine concernant le climat de l’État (tel qu’il est actuellement) représentent le Colorado comme le Sanatorium le plus remarquable du monde.