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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/65

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

était basse, et on y arrivait par un porche de bois qu’un concombre sauvage ornait de ses festons et couvrait presque en entier. À l’intérieur, la pièce, quoique pauvre et simple, avait un air de « home » très-dissemblable d’une hutte de squatter. Un vieux pot était complètement caché par une gracieuse clématite qui se mélangeait aux masses grimpantes des plantes de Virginie ; des rideaux de mousseline blanche, et surtout deux rayons de livres admirablement choisis, donnaient un air presque élégant à cette chambre. Pourquoi dire : presque ? C’était une oasis. Il n’y avait guère que trois semaines que je n’étais plus en communion avec des gens bien élevés, et les premiers mots que prononcèrent mon hôte et mon hôtesse me donnèrent l’impression qu’il y avait une année. Mrs Chalmers resta pendant une heure et demie avec nous ; puis, lorsque nous fûmes lancés dans le courant d’une conversation sympathique, elle retourna à ses vaches. Les Hughes n’avaient pas rencontré de femme bien élevée depuis deux ans, et me pressèrent de les venir voir. Il faisait nuit lorsque je revins à la maison sur le cheval du docteur. Je n’y trouvai ni feu, ni lumière. Mrs Chalmers était rentrée en disant : « Ces Anglais parlent comme des sauvages, je n’ai pu comprendre un mot de ce qu’ils ont dit. » Je fis du feu, improvisai une lampe, et Chalmers entra pour parler de ma visite. Nous passâmes le reste de la soirée à nous préparer à traverser les montagnes. Chalmers assure qu’il connaît bien le chemin, et que demain nous coucherons au pied du pic de Long. Mr Chalmers se repent d’avoir consenti à venir ; elle évoque de lamentables