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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/71

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La bourgeoisie pouvait-elle se soulever avec plus de raison contre la gentilhommerie ? J’ai reconnu qu’en 1814 Louis XVIII avait eu le tort de professer trop ouvertement le culte des noms anciens ; mais ce tort, il s’était hâté de le réparer dès 1815. Sur la première liste ministérielle de cette époque, ne lisons-nous pas, à côté du nom de Talleyrand de Périgord, celui de Pasquier, noblesse de robe, et ceux, moins aristocratiques encore, de Gouvion-Saint-Cyr, de Fouché, de Louis ? M. Decazes, qui fut pendant si long-temps l’âme du gouvernement de la Restauration, devait-il son influence à ses parchemins ? MM. de Villèle, de Corbière, de Peyronnet, qui remplirent de leur existence les années suprêmes de la Restauration, n’étaient-ils pas des hommes à peu près nouveaux ? Que la haute bourgeoisie ait ressenti pour les nobles et les prêtres une répugnance très-vive ; qu’elle ait poursuivi les uns de ses passions jalouses, en invoquant l’égalité, et les autres de son scepticisme glacé, en invoquant la liberté de conscience et l’indépendance du pouvoir civil, rien de plus certain. Seulement, elle n’aurait