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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/251

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temberg, ils le mirent en œuvre, aidés, du reste, en cela par lord Ponsonby ; car l’Angleterre ne voulait pas pour roi des Belges d’un prince qui aurait pu devenir roi des Français.

En dépit de tous ces efforts, le parti du duc de Leuchtemberg allait se fortifiant chaque jour, parce que les habiles redisaient de compromettre leur avenir en se prononçant contre un candidat sans concurrent. M. de Lœvestine écrivit donc au Palais-Royal que l’élection du fils d’Eugène était assurée, si on ne lui opposait pas formellement le duc de Nemours.

Cette lettre fut envoyée aussitôt à M. de Talleyrand. Il répondit que l’Angleterre ne voulait à aucun prix du duc de Nemours. Il fallait se décider pourtant. Les minutes étaient précieuses. Sur l’invitation de M. de Lœvestine, M. Bresson fit un voyage à Paris, et en rapporta l’autorisation expresse de promettre que la couronne, si elle était offerte au duc de Nemours, serait acceptée pour lui par son père.

Dès ce moment, les difficultés s’aplanirent devant M. de Lœvestine. L’acceptation, présentée comme certaine, attirait les ambitions par l’appât d’un succès facile. Les amis de la France reprirent courage, et une fraction du parti orangiste se réunit à eux, en haine des patriotes. Il restait, toutefois, dans beaucoup d’esprits une défiance invincible. « Prenez garde, disaient les partisans du duc de Leuchtemberg et les républicains, on vous trompe. M. de Lœvestine est un honnête homme sans doute ; mais ne serait-il pas l’instrument aveugle de quelque intrigue ? Il affirme officieusement que le duc