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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/466

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tacles prévus, s’en joignaient d’autres auxquels les Français ne devaient guère s’attendre. Trente mortiers offerts par le roi Léopold, avec des canonniers pour les servir, et cinq mille bombes que le général Evain avait proposé de faire diriger sur Berchem, voilà tout ce qu’avait valu à l’armée assiégeante la bonne volonté du gouvernement belge. Or, le plus sérieux embarras de l’armée était le défaut de vivres, et surtout de fourrages. Sous ce rapport, les inquiétudes du maréchal Gérard étaient fort vives. Dans une lettre pressante, il pria le roi Léopold d’ordonner que le fournisseur belge fut autorisé à livrer aux Français, suivant prix convenu cent vingt mille rations qu’il avait dans ses magasins. M. de Laneuville et le général St-Cyr Nugues écrivirent dans le même sens au général Evain. Pour toute réponse, celui-ci exprima le désir qu’on attendît le résultat d’adjudications qui devaient être faites par l’intendant. Ces adjudications eurent lieu, en effet, et ne produisirent rien, tant les prix que proposaient les adjudicataires étaient élevés ! Que dire encore ? Le roi Léopold demandait avec instance qu’une partie de notre cavalerie, placée aux avant-postes, fût rappelée au-delà de la Ruppel. C’était demander que notre corps d’observation s’affaiblît, en présence de l’armée hollandaise, dont on pouvait craindre que l’immobilité ne masquât des projets funestes. Et pourtant, sur l’ordre du maréchal Soult, les vœux du roi Léopold furent satisfaits. Le général Gentil St-Alphonse, qui était à Grammont, dut ramener en France, avant la fin de la campagne, sa division de cuirassiers. Ce n’est pas que Léopold