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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/120

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Droits de l’Homme était nécessaire en ce sens qu’elle réagissait contre l’action énervante qui, sous une oligarchie de gens d’affaires, tendait à précipiter la nation dans les sordides anxiétés de l’égoïsme et l’hébêtement de la peur. La France était poussée par le régime victorieux dans des voies si impures, que l’agitation y était devenue indispensable pour ajourner l’abaissement des caractères : l’anarchie faisait contrepoids.

Vers le milieu de l’année, d’assez graves dissidences avaient partagé en deux camps la Société des Droits de l’Homme ; les uns voulaient rompre brusquement avec les préjugés qu’il s’agissait de détruire et les tyrannies qu’on avait juré de renverser les autres recommandaient, comme plus sûres, les voies de la persuasion, les voies indirectes. Après de longs balancements, les deux partis se rapprochèrent ; un comité central fut nommé en vue d’une direction plus décidée ; et dans ce comité, composé de MM. Voyer-d’Argenson, Guinard, Berrier-Fontaine, Lebon, Vignerte, Godefroi-Cavaignac, Kersausie, Audry de Puyraveau, Beaumont, Desjardins et Titot, on arrêta qu’une solennelle déclaration de principes serait publiée et adressée à tous les journaux patriotiques, à toutes les associations, à tous les réfugiés politiques.

Le programme de la Société des Droits de l’Homme demandait : un pouvoir central, électif temporaire, responsable, doué d’une grande force et agissant avec unité ; — la souveraineté du peuple mise en action par le suffrage universel ; — la liberté des communes, restreinte par le droit accordé au gou-