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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/44

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puis une chute qu’il avait faite à la chasse. Il remarqua que le roi fixait sur ces cannes un regard qui trahissait d’étranges alarmes, et il se désarma en souriant. Revenant alors au sujet de sa visite, il exposa au roi de quel intérêt il était pour lui de ne pas laisser la duchesse de Berri dans une situation de nature à avoir des suites terribles ; il lui peignit la princesse succombant à des maux dont la cause, ignorée de l’Europe, s’associerait aux plus noirs soupçons. Louis-Philippe ne parut pas inaccessible aux craintes qu’on cherchait à éveiller dans son âme ; il reconnut que la duchesse de Berri venant à mourir en prison, on pourrait tirer contre lui de ce fatal événement le même parti qu’on avait tiré de la mort du duc de Bourbon. Mais se prêter à l’évasion de la duchesse lui paraissait contraire aux plus chers intérêts de sa race. « Il faut, dit-il à plusieurs reprises, il faut des garanties à mon gouvernement. » Il se montra, néanmoins, disposé à laisser agir M. de Choulot sans mettre obstacle à ses desseins. Seulement, il lui demanda de rester à Paris pendant quelques jours et d’attendre. Durant tout le cours de cet entretien, une pensée avait manifestement dominé le roi le souvenir du duc de Bourbon, dont il avait en quelque sorte devant lui le représentant. Aussi revint-il souvent sur les accusations dont la mort de ce prince avait fourni le texte aux passions de parti. Il s’écria même : « Eh mon Dieu cette malheureuse succession, nous n’en avons pas encore touché un sou ! »

M. de Choulot crut, d’après la conclusion de