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CHAPITRE II



Réaction de la politique du continent contre la révolution de juillet. Causes générales de cette réaction. — Occupation de Cracovie par les Autrichiens, les Prussiens et les Russes caractère politique de cette mesure. — Violation des traités de Vienne par les trois grandes Puissances continentales ; silence de la France et de l’Angleterre. Intervention en Espagne demandée au Cabinet des Tuiteries par celui de Saint-James. — Le roi et M. Thiers insensiblement détachés de l’alliance anglaise demande de lord Palmerston repoussée ; l’alliance anglaise compromise triomphe de la diplomatie continentale première phase du ministère du 22 février. Voyage du duc d’Orléans à Berlin et à Vienne. — La main d’une archiduchesse d’Autriche refusée au duc d’Orléans. — Entrevue fortuite entre ce prince et Marie-Louise.


La révolution de juillet avait tenu le monde en suspens. Or, quel prodige qu’un semblable réveil de la nation française ! Que vers la fin du dix-huitième siècle elle se fût montrée capable de tout faire trembler, de tout faire fléchir autour d’elle, au moment même où elle portait allumé dans son sein le foyer de vingt guerres civiles et qu’ensuite, décimée par les batailles, décimée par les échafauds, à bout d’enthousiasme révolutionnaire, de génie, de fureurs, elle eût suffi, avec ce qui lui restait encore de fougue et de sang, à l’immense fatigue de l’Empire et à ses miracles… n’y avait-il pas déjà