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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/88

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Saint-Gall, qui voulait, par une déclaration expresse, réserver le droit de souveraineté de son canton.

À cette nouvelle, toute la Suisse s’agita ; et, dans les grands conseils, appelés à ratifier la décision de la Diète, les débats se ranimèrent avec une vivacité croissante. Toutefois seize cantons se prononcèrent pour le conclusum. Mais parmi ceux qui le rejetèrent figuraient Saint-Gall, Thurgovie, Vaud et Genève, quatre des plus considérables, et tous cantons frontières. Vaud et Genève formant la partie principale de la Suisse française, leur résistance aux prétentions injustes du gouvernement français en fut plus remarquée, plus applaudie. Et aussitôt s’éleva une question grave, pour la majorité dissidente, le conclusum était-il obligatoire ? En créant une police centrale, en dépouillant la souveraineté cantonale du droit d’asile, en soumettant aux décisions du Directoire et des représentants fédéraux, la Diète, autorité suprême de la confédération, n’avait-on pas porté sur le pacte une main impie ? ne l’avait-on pas renversé de fond en comble ? et, pour changer les termes d’un si auguste contrat, ne fallait-il pas l’unanimité des cantons ? Voilà ce que M. Gaullieur soutint avec beaucoup de force et de véhémence dans le Nouvelliste vaudois, organe fidèle des patriotes Suisses.

Telle était la situation des choses et des esprits, lorsqu’une machination odieuse fut tout-à-coup découverte.

Le 9 juillet 1836, M. de Montebello s’était adressé au Directoire pour réclamer l’expulsion d’un nommé Conseil, dans lequel l’ambassadeur français dénon-