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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/102

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tout : combien n’a-t-il pas aidé à sauver les âmes enfermées dans la Gentilité ?

Aussi est-il la grande loi..... Fais tes efforts ! dit-on à l’enfant qu’on élève. C’est aussi le mot de la grâce. La plus profonde métaphysique, la vie même ne parlent pas autrement. L’inexprimable satisfaction que l’homme éprouve après le travail n’est qu’une indication de la nature.

Mais le travail ne retient pas seulement l’âme dans la position du relatif vis-à-vis de l’Absolu ; il fait encore que l’homme sort de lui-même, il fait encore qu’il se donne ! Tout effort a une portée plus haute encore que la volonté. Pour gagner sa vie, l’homme est obligé de donner de sa vie. La lueur et la force coulent de ses membres en même temps. Et le soldat, mettant le plus gros enjeu, fut toujours réputé l’ouvrier le plus glorieux.

En s’exposant à la mort, le héros prouve qu’il tient plus à l’honneur qu’à la vie. Quoi ! il est prêt à céder le don splendide de l’Infini. Mais si le héros a la force de donner une fois sa vie, le saint a la vaillance de l’offrir tous les jours.