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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/219

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CHAPITRE XXIII




source de l’émancipation de l’homme

Déjà l’on peut s’apercevoir que le travail servile n’a pas été sans profit ni sans gloire pour les innombrables légions d’âmes qu’il fut appelé à conserver et à former pendant quatre mille ans. Mais là se voient en même temps les abus d’une institution qui, dans le fond, n’est elle-même qu’un abus ; car les hommes, naturellement cupides et méchants, ont voulu l’esclavage pour les profits de l’esclavage. L’esclavage, à coup sûr, n’est pas dans notre essence. « Dieu, dit saint Augustin, n’a point établi la domination de l’homme sur l’homme, mais seulement celle de l’homme sur la brute. » Saint Thomas, ne trouvant ni dans la nature ni dans la religion la raison de l’esclavage, le déclare « une des suites malheureuses de la faute de l’homme. »