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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/22

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à rendre notre existence moins noble, plus agitée, plus douloureuse qu’avant la Révolution, mais parce que nous ne sommes plus dans un milieu chrétien. Nous n’avons plus en nous la force, nous n’avons plus la vie de Dieu, l’amour s’éteint, et nous restons en proie à la désolation d’une nature à la fois déchue et délaissée.

On le voit, il existe de mauvaises tristesses et de mauvaises douleurs. Des douleurs qui portent la mort ne sauraient être rangées parmi les lois du monde, car la douleur a une autre mission : elle sert d’avertissement, elle redresse ou purifie le cœur, ou même elle fournit un nouveau véhicule au courage. Voilà celle qu’il nous importe d’étudier pour nous mettre à l’abri des autres.

Les considérations sublimes que nous découvre cette douleur sont faites pour réjouir les âmes qui n’ont ni méprisé la lumière ni maudit l’existence. Mais les plus hautes contemplations ne sauraient remplacer la force qui vient de la prière et succède à l’action. Or, l’action par excellence, celle qui réunit tout, celle qui guérit tout, c’est la charité, La charité active renferme en même temps pour nous