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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/226

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est tout entier disposé dans ce but. À première vue, il semblerait avoir pour objet la justice ; mais cette justice n’est que le commencement de l’amour, comme le travail servile n’était que le commencement du travail libre. Ne faut-il pas commencer par ne pas faire à autrui le mal que nous ne voulons pas qu’on nous fasse, ce qui constitue la justice, avant de faire à autrui le bien que nous voudrions qu’on nous fît, ce qui constitue la charité ? L’amour, qui explique le fait de la création, explique donc toute l’histoire. L’amour explique la vie de l’Infini ; l’amour est la loi des rapports de notre âme avec Dieu ; l’amour constitue la perfection de l’homme, celle de la société et celle de cette vie future, que l’homme attend d’une grâce inouïe.....

Pour en revenir au travail libre, on voit qu’il donne à l’âme la supériorité de la souffrance désirée sur la souffrance acceptée, ou, si l’on veut, du saint qui s’expose avec amour aux peines de la vie sur l’homme qui les supporte avec résignation. Mais, comme les cœurs ne sont pas assez généreux pour s’imposer d’abord le renon-