Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/241

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créer l’homme à portée de faillir, Dieu aurait bien pu le rendre aussi grand que les anges, et surtout plus heureux ici-bas ! L’homme plus heureux, il leur semble que tout serait dit.....

Si, d’une part, l’homme recevait autant de lumière que l’ange ; si, d’autre part, il ne portait pas la douleur, son péché serait bien plus grave, et son amour, alors moins éprouvé, aurait bien moins de prix. Mais si, tout à la fois, avec moins de lumière et une épreuve plus amère, l’homme s’élève au même amour que l’ange, sa position ne devient-elle pas en ce point supérieure ?

Il est rare qu’on ne fasse pas la méprise de mettre sur le compte de Dieu tous les inconvénients du relatif, conséquemment toutes les difficultés qui tenaient à une création. Au commencement, on l’oublie, l’Infini seul devait exister ; déjà, il a fallu en braver les conditions éternelles pour qu’en dehors un nouvel être fût admis à l’existence, surtout un être dont les actes débiles ont une portée dans l’Absolu ! Élevons nos regards pour comprendre les attentions de l’Infini !

Et d’abord. Dieu n’a pas dû nous créer immé-