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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/261

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entrent-ils donc dans les chemins de la lumière ? Montons chez les plus civilisées des nations, la mortelle tiédeur de leurs âmes les mûrit-elle pour l’Infini ? C’est Dieu qui a créé le monde, et c’est lui qu’on aime le moins ! À peine voit-on quelques saints non douteux sur la route immortelle ; la multitude semble en dehors..... Où s’accomplit la création ?

Mais voit-on bien l’homme ici-bas ? La colonne d’air qui pèse sur le corps humain dérobe à l’œil les deux tiers de la force employée dans ses mouvements. Ainsi l’atmosphère que cette vie fait peser sur nos âmes dérobe la puissance que la plus faible d’entre elles déploierait tout à coup vers le bien, si elle était transportée près de l’Infini. Et celle qui grandit éprouve la pression de plus d’une atmosphère. En sorte que la volonté, ayant toujours le même obstacle, a toujours le même mérite ; mais la portée en est cachée. C’est pourquoi le moindre des hommes, qui semble ici-bas si petit, se verra tout à coup immense lorsque, par la résurrection, son âme