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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/27

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pourraient seuls le tirer de ses cruelles inquiétudes. En fait, l’homme ne saurait se soutenir qu’en s’approchant toujours plus près du Créateur. Qu’il se rappelle donc ce qu’il vient faire en cette vie. Qu’il sache que son âme doit s’y former et s’y purifier, afin de pénétrer un jour dans les joies du souverain bien, ce qui ne saurait avoir lieu sans une transformation du moi opérée par l’amour. Il faut nécessairement que notre âme se donne peu à peu à l’Infini, pour pouvoir contracter avec lui une ineffable alliance !

La sainteté n’est que le don de la personnalité humaine. Mais il faut être pour se donner ; et, pour vivre éternellement, il faut que cette personnalité se fonde par le mérite. Voilà pourquoi l’effort est partout sur la terre, et pourquoi la douleur vient si souvent s’ajouter à l’effort..... Mais, à cette heure, le trouble augmente au sein de l’homme, parce que, toujours plus accablé de sa propre faiblesse, il perd de vue le but de ses douleurs. Il ne semble plus convaincu de la sublimité de l’existence ; il n’est plus assez persuadé que l’Infini s’emploie tout entier à l’œuvre d’une sanctification d’où jailliront nos joies éternelles. Enfin, il ne voit plus comment la vie conduit elle-même une opération si savante !